Du nouveau du côté de la recherche pour les MICI (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique)
Actuellement trois hypothèses scientifiques sont retenues et validées pour expliquer l’apparition des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Celles-ci sont : l’emballement du système immunitaire, l’épigénétique (c’est à dire notre environnement) et la dysbiose intestinale, c’est à dire un microbiote appauvri incapable d’assurer ses fonctions. Les traitements actuels sont tous basés sur la première hypothèse, leur but est de limiter les réactions excessives du système immunitaire, c’est à dire la réponse auto-immune, où notre corps s’attaque littéralement à lui même. Mais une nouvelle piste plutôt intéressantes est en développement actuellement.
Les traitements actuels peuvent se résumer en trois mots:
immunosuppression
biothérapie (comme les anti TNF)
chirurgie (lorsqu’il faut enlever les parties de l’intestin irréparables)
Le problème de ces traitements sont les effets négatifs sur le long terme, notamment du fait que le patient devienne plus exposés aux infections et maladies. De plus, de nombreuses personnes vont développer des résistances à ces traitements lorsqu’ils sont pris sur le long cours. Enfin, on note un accroissement du risque de tumeurs type lymphomes lorsque ces traitements sont pris plusieurs années. Le tableau que je dépeins n’est malheureusement pas très joyeux et surtout affreusement réaliste.
Mais ne perdez pas espoir, un laboratoire est en train de développer un traitement basé sur des anticorps monoclonaux. Qu’est ce que c’est? Une protéine que l’on fabrique en laboratoire et qui est capable de reconnaître une molécule en particulier. Comment cela fonctionne? Les chercheurs en question ont mis en avant la présence d’une protéine qui sécrète l’AGR2, qui est elle-même une protéine. Cette protéine, présente dans la barrière intestinale est sécrétée en cas de stress, et cette production est totalement dérégulée chez le patient atteint de la maladie de Crohn. Le problème d’AGR2? C’est une protéine pro-inflammatoire. Logique en effet, puisqu’en cas de stress, notre corps privilégie l’inflammation pour se protéger. Le but serait donc de bloquer la sécrétion d’AGR2 afin de stopper la réaction inflammatoire à sa source. Les chercheurs ont donc développé un anticorps monoclonal dirigé contre AGR2. Ce traitement aurait notamment l’effet bénéfique de ne pas sensibiliser le système immunitaire du patient contrairement aux traitements actuels. On se dirige normalement vers des essais cliniques fin 2025 si ces chercheurs trouvent des financements suffisants (environ 25 millions d’euros!).
Ces nouvelles sont un véritable espoir pour les personnes actuellement traitées par immuno-suppresseurs ou biothérapies.
Toutefois, plutôt que d’attendre que la médecine avance, n’oubliez pas que changer votre alimentation et votre mode de vie vous permet d’agir sur les trois facteurs d’apparition des MICI que j’ai mentionné plus haut: système immunitaire, environnement et microbiote. Pourquoi? En changeant votre alimentation pour aller vers un régime riche en fibres (donc en plantes variés), pauvre voire excluant les éléments d’origine animale (qui ne contiennent pas de fibres, beaucoup de graisses saturées et ont un effet plutôt négatif sur la santé de l’intestin en général) et pauvre en graisse, vous changez totalement votre environnement. Votre microbiote se régénère, répare la paroi intestinale, stoppe l’inflammation et agit sur votre système immunitaire qui se retrouve apaisé. Oui, la médecine nous permet d’outre-passer ce travail de changement d’hygiène de vie et certains sacrifices alimentaires. Mais à quel prix?